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Coeur copulatoire



Un mode de reproduction unique chez les insectes


Pour se reproduire, les libellules ont adopté une méthode des plus acrobatiques, obligeant le mâle, avant l’accouplement, à transférer sa semence jusqu’au pénis en recourbant son abdomen. En effet, chez les mâles, le pénis est séparé de l’organe producteur de sperme. Il se situe sous le second segment abdominal et non sous le 9ème comme pour la plupart des insectes.
Cette particularité possède de nombreux avantages. Il permet aux libellules de s’accoupler en volant, dans la position dite « en tandem », où la femelle est maintenue fermement par le mâle. Ainsi, les mâles concurrents ne peuvent aborder la femelle, et cette dernière ne peut dévorer le mâle, phénomène courant chez les insectes carnivores. Chez les Zygoptères, ces deux phénomènes interviennent simultanément. Après la formation du tandem, vient l’accouplement. Le sperme est transféré du mâle à la femelle et les deux partenaires adoptent une position particulière appelée le « coeur copulatoire ».

♥   Le coeur copulatoire   ♥

Après que le mâle a transféré son sperme jusqu’à son organe copulatoire, il est nécessaire que la femelle puisse coller ses propres organes génitaux sur ceux du mâle. Le mâle saisit le prothorax de la femelle à l’aide d’une paire de pinces, appelées appendices anaux, lui permettant de maintenir sa compagne pendant qu’elle-même courbe son abdomen pour rejoindre le pénis du mâle.

Ces appendices anaux sont d’une incroyable diversité de forme et de taille, propre à chaque espèce. Leur forme doit s’adapter parfaitement à celle du prothorax de la femelle. Il arrive que des libellules soient brusquement séparées au moment de la copulation. Le mâle s'enfuit alors avec la tête de la femelle encore prisonnière de ses appendices…

Avant que le mâle confie son sperme à la femelle, une structure particulière, associée au pénis, est chargée d’éliminer le sperme déposé par un mâle précédent. Ainsi, ce seront bien ses gènes qui seront sélectionnés et non ceux des précédents partenaires.


Source : Libellules et ascalaphes au sud de la Loire